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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 18:48
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4 janvier 2015 7 04 /01 /janvier /2015 10:55

L’art & la manière de nous faire avaler des « couleuvres » !

Ingrédients pour un cocktail (plus de 300 salariés) :

  1. Un vieil accord de 2001, revu en 2005. (Vin)
  2. Une Direction, des « collaborateurs » ou « managers » peu importe ! (Alcool blanc, cognac …)
  3. De la communication, à dose modérée (Sucre)
  4. De la concertation avec le Comité d’Entreprise. (Fruits)
  5. Un peu de légalité. (épices)
  6. Une pointe de syndicats (Tabasco) facultatif, ça pique !

Versez le tout dans un shaker, agitez bien et servez vite dans un verre édulcoré (trempez votre verre dans du sirop et après dans du sucre) car le verre n’est pas top, il est là pour faire joli !

Buvez le tout d’un seul tenant, attendez un peu ! Un gout amer peut se dégager ! Alors, forcez sur les « collaborateurs », sur la Communication et sur le Comité d’Entreprise. Évitez les syndicats et la légalité, ça peut donner des brûlures d’estomac et engendrer des maux de têtes.

Réessayez ! Si vous avez toujours un gout bizarre ! C’est qu’on essaie de vous faire boire une « couleuvre » mais on ne vous laisse pas le choix, vous êtes obligez de tout avaler !

Y’a pas à dire, si vous mettez de la « gnognote », vous pouvez rajouter du cognac… ou du sucre et des fruits pour masquer l’amertume, vous obtiendrez toujours de la « gnognote ».

Voici la recette qui est actuellement appliquée pour les négociations sur l’avenant 35h. La Direction essaie de faire passer en force son avenant :

  • en disant aux syndicats « vous validez tout … sinon rien ! »,
  • en mettant également la pression par le biais de salariés et des élus du Comité d’Entreprise.

Pour rappel, nous sommes pour le paiement des heures supplémentaires ou le placement sur un CET … mais il faut que l’accord, DANS SON ENSEMBLE, aille dans l’intérêt de tous les salariés. Nos blocages concernent les temps de pauses et les temps de trajets que la direction veut enlever du temps de travail effectif. Ce sont des acquis sociaux, il est donc hors de question que l’on régresse au nom de la « flexibilité » ou en plus clair « travailler plus sur une même journée ».

Ce qu’il risque d’arriver, si nous acceptons l’accord tel qu’il est proposé.

Exemple : un salarié part en déplacement pour une journée continue, pourra faire une journée de

11 h30 c’est-à-dire :

  • 1h de trajet enlevé du temps de travail effectif mais modulé
  • 0h30 de pause modulé
  • 10 h de travail effectif

Nous sommes à l’écoute des salariés et notre porte est toujours ouverte, vous nous avez fait confiance lors des élections CE/DP, nous respecterons nos engagements pour le bien des salariés !

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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 14:36

Au vu des différentes interprétations qui ont été faites à ce sujet par divers responsables qui ont peut être mal compris ou qui se sont mal exprimés, bref ! Nous avons des zones de blocage et de désaccord. Comme il aurait été dit, nous ne sommes par contre les heures supplémentaires, justement ! on va laisser à chacun le choix de l'utilisation. les points de blocage pour l'instant, sont les temps de pause et les temps de trajet qu'ils veulent sortir du travail effectif. Pourquoi ça bloque ?

Nous estimons que lorsque vous avez fait une grosse journée en continue de 8 h par exemple : 5h / 13h avec une pause de 20 mn, vous finissez actuellement à 13h et avec le nouveau projet vous termineriez à 13h20, même si ce temps est remis sur un compteur de modulation, pour nous estimons que c'est trop,imaginez une journée de 10h ! 30 mn en plus à travailler ! quand vous êtes "lessivés" les minutes sont longues ! de plus les modulations vous ne les prenez pas toujours quand cela vous arrange. Il en va de même pour temps de trajet, on va pousser les salariés à faire 11h de travail, et si il y arrive un accident ? C'est pour cela que nous avons demandez l'arbitrage de l'inspection du travail, qui lui nous dira ce qui est légal ou pas.
Pensez à faire des simulations avec vos impôts, des heures supplémentaires payées peuvent avoir des répercussions négatives (Taxe d'habitation, allocations...) Dans l'attente de vos commentaire
s.

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 19:05

Nos droits syndicaux sont vos droits.

- Des NAO à coup de lance pierre.

- Prime partage aux bénéfices à raz les pâquerettes.

- Une politique sur la sécurité qui ne va que dans un sens (certains ateliers laissés à l'abandon)

- Disparition de vos poses casse-croute obligatoires, doucement mais surement, du fait de la réduction des effectifs.

- Des accords appliqués avec malice. Dernier exemple les 3 postes négociés en NAO en régime posté ont étés créés sur notre site au régime journée car la direction s'est servie d'une parenthèse pour dire que ce n'est qu'un exemple. Vos élus ont du faire un gros forcing pour que ses emplois soient validés postés. Malgré qu'ils ne vont rien apporter dans vos équipes (soutient, remplacement)

- Non-respect de l'accord de 35H lorsque un agent posté est en formation à la journée :

Fin de la formation à 17h00, la direction ne fait pas toujours appliquer l'accord signé car l'agent posté reprend son poste de travail à 5h00 et non à 9h00. (Heureusement que certains s'en aperçoivent)

- Embauches prioritaires à la classe maîtrise aux détriments des agents postés qui sont en permanence en sous-effectif.

- Conditions de travail déplorables sur certains secteurs (Oxymelt, Ch.Pal, etc…) => Priorité aux EPI au détriment des réels problèmes (et dans d'autres secteurs aussi…).

- Prime salissure TMP supprimée.

- Prise en charge d'une partie repas intérimaire (-17.000 € pour le CE) dénoncé.

- Prise en charge d'une partie du salaire de notre secrétaire (- 12.000 € pour le CE) dénoncé.

- Déni total de ses salariés à travers :

- Un local restauration posté vétuste depuis de nombreuses années.

- Des vestiaires et douches insalubres (remise en état urgente)

- Des engagements non tenus de notre Direction (tables rondes, coefficients maitrise non réajustés à la valeur de leur responsabilité suite à la grille unique, suivi médiateur sur problème humain non respecté, révision des coefficients)

- Suppression de la prise en charge de la direction des préparatoires réunions CE (ce qui ne permet plus à vos élus suppléants de participer à celle-ci et les pénalises fortement pendant la plénière.)

Et ce n'est qu'un aperçu…

Et Maintenant afin de décourager vos élus à participer sereinement aux réunions

-c'est le tour des AAG.

Les anciens RH de notre site ont déjà essayé d'imposer leurs règles sur les AAG dont vos élus bénéficient (accord des 35H) avant et après une réunion, sans succès, ayant reconnu par la suite dans un CE le droit à leur temps de repos de 16h même pour une réunion d'une heure.

Suite à cela Mr Lesanne DRH, avait fortement évoqué le souhait auprès des organisations syndicales de faire une réunion au mois de septembre 2014 en central afin d'essayer de trouver une solution qui contenterait tout le monde.

Surprise avec l'arrivé de notre nouvelle RH Mademoiselle Angles D'Ortoli : plus de réunion en Central à l'ordre du jour ! Mais un passage en force de la part de la direction en imposant une dictature ferme avec une règle à la guise de la direction. (Sans concerter les personnes concernées, vos OS)

Nouvelle règle de la direction : Nous considérons l’application de cette règle comme 16h de repos avant et après une période de 8h de travail. Dans le cas d’une réunion DP, CE ou CHSCT, nous entendons donc cette période de 8htravaillées = temps de réunion (2-4h) + poste de travail (6-4h).

OS : Rappel des usages et coutumes sur notre site : 16h AAG Avant et après chaque réunion

Vos élus ne peuvent pas vous représenter et tenir leurs mandats correctement dans de telles conditions.

Comment un élu peut-il lucidement suivre une réunion en ayant tenu un poste de travail la veille de nuit ou le matin de celle-ci ?

Pour information, les AAG dont la loi fait bénéficier vos élus sont consommé de façon professionnelle :

En amont d'une réunion : préparatoire de celle-ci (questions à poser, débats préparés, renseignements sur tous les points présentés etc…)

Apres une réunion : débriefing de la réunion, conclusion de celle-ci, comptes rendu précis etc…

Vos élus ne se servent pas de ces heures pour vaquer à leurs passions mais travaillent avec sérieux sur tous les sujets.

Nous vous rappelons que les AAG ne touchent pas que les CE, DP, CHSCT comme expliqué dans son courrier par notre RH mais également vos NAO, INTERESSEMENT et toutes les réunions et paritaires vous concernent.

Toute modification d'accord ou droit d'usage doit faire suite à une dénonciation en bonne et due forme. La direction sait imposer ses règles aux salariés, elle se doit elle aussi de respecter les règles du code du travail.

Suite à ses méthodes récurrentes de la part de la direction qui fait fondre tous nos acquis comme neige au soleil, les organisations CFDT et CGT lancent un mouvement de grève de deux Heures par poste minimum en continu tant que la direction ne fera pas marche arrière.

La CFDT et CGT invitent les autres organisations syndicales présentes sur le site à nous rejoindre si le cœur leur en dit.

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 19:02

Cancer

Formol, travail de nuit...

La lutte contre le cancer figure parmi les priorités nationales de santé publique. Si les innovations thérapeutiques récentes ont permis des progrès considérables dans leur traitement, les cancers demeurent la première cause de mortalité. En 2012, 355000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France métropolitaine. Des travaux de l'Institut de veille sanitaire (InVS) laissent penser que 4% à 8,5% de ces nouveaux cas pourraient être la conséquence directe d'une exposition à des agents cancérogènes dans le cadre du travail. Dans l'environnement de travail, les salariés peuvent en effet être confrontés à de multiples agents cancérogènes. Il peut s'agir de produits chimiques (FORMOL, benzène, trichloréthylène,...), de substances naturelles (amiante, silice...), d'agents physiques (rayonnements ionisants, ultraviolets...) ou biologiques (virus des hépatites B et C dans les cas d'atteinte chronique) ou encore d'émissions nocives (poussières de bois, fumées de soudage). L'organisation du travail est également mise en cause. Des études récentes ont par exemple mis en évidence le rôle du travail de nuit dans la survenue de cancers du sein et de la prostate.

Depuis 2009, le cancer du nasopharynx est reconnu comme maladie professionnelle (préparation du formol, désinfection, utilisation dans certains laboratoires, etc...). Actuellement, d’autres cancers dus à l’utilisation ou application du formol sont étudiés comme le risque de leucémies myéloïdes (cancer du sang et de la moelle épinière) Cancers naso-sinusiens. Le cancer peut se manifester plus de 10 ans après les premières expositions à un agent cancérogène au travail. C’est pourquoi toute personne qui a été en contact avec un agent cancérogène peut demander à bénéficier d’une surveillance médicale post-professionnelle, et ce qu’elle soit inactive, demandeuse d’emploi ou retraitée. D’autres pathologies sont liées aussi à l’exposition au formol comme : l’asthme, rhinite, dermatite.

C’est pour cela, que nous salariés de GRELIER, nous devons être extrêmement vigilants et nous protéger correctement quand nous utilisons du formol en attendant la substitution du formol dans les élevages et couvoirs et cela doit être une priorité de l’entreprise.

Tout salarié a le droit de se retirer d’une zone de travail si cela peut porter préjudice à sa santé.

Des droits d’alertes devraient normalement être disponibles (voir au dos) sur les sites en cas de fuite, odeur de formol... N’hésitez pas à utiliser cet exemplaire de droit d’alerte et à nous contacter en cas de besoin ou pour toutes les questions que vous pourriez vous poser.

St Laurent de la Plaine, novembre 2014

REGISTRE SPÉCIAL DESTINE AU SIGNALEMENT D’UN DANGER GRAVE ET

IMMINENT PAR UN SALARIE

ENTREPRISE : DATE :

NOM DU SALARIE : HEURE :

SERVICE CONCERNE :

POSTE DE TRAVAIL CONCERNE :

NOM DU REPRÉSENTANT DE L’EMPLOYEUR

QUI A ÉTÉ ALERTE :

DESCRIPTION DU DANGER GRAVE ET

IMMINENT PERSONNELLEMENT ENCOURU :

DESCRIPTION DE LA DÉFAILLANCE CONSTATÉE :

SIGNATURE DU SALARIE :

SIGNATURE DU REPRÉSENTANT DE L’EMPLOYEUR :

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12 septembre 2014 5 12 /09 /septembre /2014 15:18

Communiqué des administrateurs CGT au Conseil d’administration de l’Agefiph du 11 septembre 2014

Nouvelle ponction de l’Etat sur le budget de l’Agefiph : inacceptable et scandaleux !

Le ministre du Travail, François Rebsamen, vient d’annoncer à la présidente de l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des personnes Handicapées), la décision du gouvernement d’opérer un prélèvement de 29 millions d’euros sur le budget Agefiph pour alimenter les recettes du projet de loi de finances 2015. Ce prélèvement serait renouvelé en 2016 et 2017. Jacques Marek et Sylvain Marsaud, administrateur CGT au sein de l’Agefiph, ont voté contre lors du Conseil d’administration du 11 septembre 2014.

Alors que, la collecte des contributions des entreprises relevant de l’obligation d’emploi diminue (440 millions d’euros en 2013 contre 600 millions d’euros en 2008), que l’Etat se désengage chaque jour davantage en transférant des charges au budget de l’Agefiph (gestion de la Déclaration Obligatoire Emploi des travailleurs handicapés, de la reconnaissance de la lourdeur du handicap, …), il est inacceptable et scandaleux dans ces temps d’austérité généralisée, de fragiliser l’emploi des plus faibles.

Cette ponction ne manquera pas d’affecter durablement la programmation pluriannuelle de l’Agefiph. L’incertitude générée mettra à mal les aides proposées, les partenaires et les prestataires du fonds engagés dans la lutte pour l’emploi des travailleurs en situation de handicap dont 423 275, soit 1/5 sont privés d’emploi.

Ce faisant, le gouvernement de Manuel Valls s’inscrit dans la continuité politique du quinquennat précédent en renouvelant la détestable pratique initiée sous la présidence de Nicolas Sarkozy qui avait déjà opéré une « saisie » de 50 millions d’euros en 2008.

Au mépris de la population, le gouvernement, pris au piège de ses engagements européens et des faveurs faites au Medef, en est réduit à faire les poches des associations, qui œuvrent à sa place.

Cette décision constitue un nouveau désengagement de l’Etat en direction des personnes handicapées.

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 16:09

INTERSYNDICALE

Nous avions mis en place avec nos collègues, une intersyndicale permettant d’unir nos forces pour les négociations avec la direction.

Nous sommes hélas obligés de mettre un terme à cette intersyndicale. Un représentant de cette section syndicale colporte des fausses rumeurs sur la CGT.

On marche sur la tête, on croit rêver quand on entend tout cela ! … lui-même n’est pas d’accord avec la politique de son syndicat !!! C’est sûr que si on n’est pas d’accord avec lui, il doit penser qu’on est contre lui. On préfère s’occuper de l’ensemble des salariés que de se focaliser sur une personne.

Pour rappel, qui soutient la politique du gouvernement ? Qui est en accord avec le MEDEF ? Qui a signé le pacte de compétitivité ? Est-ce qu’ils manifestent leurs désaccords ? Oui … mais ils ont signé l’accord pénibilité ! Sauf que maintenant, l’accord est reporté en 2016 et pendant ce temps-là ! … qui va en souffrir ? Nous serons peut-être tous à la retraite quand il se mettra réellement en place.

Il est certainement plus facile de dire des bonimensonges et de se plaindre que d’agir réellement sur le terrain.

Nous regrettons ces attitudes qui nuisent à nos relations, auparavant celle-ci étaient plutôt fructueuses et permettaient de faire avancer les choses. Nous allons redoubler d’effort et continuer notre combat pour l’amélioration de vos conditions de travail et de votre quotidien.

Merci de votre confiance, merci aussi aux salariés qui ont quitté cette section syndicale et qui sont venus nous rejoindre.

St Laurent de la plaine, Juillet 2014

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 15:49

L’ensemble des organisations syndicales a décidé d’une grande journée d’action le 15 mai pour dénoncer :

- l’absence de négociations salariales dans la fonction publique,

- la dégradation de la qualité de l’emploi public,

- les réformes qui vont dégrader toujours plus l’égalité des citoyens face aux services publics (réformes collectivités territoriales, de santé, les hôpitaux…).

Les problèmes de l’emploi, de présence des services publics de qualité et de pouvoir d’achat sont bien l’affaire de toutes et de tous ; c’est pourquoi,

l’UD CGT de Maine-et-Loire invite

l’ensemble des orgas à participer massivement à la

manifestation du jeudi 15 mai 2014

– ANGERS -place LECLERC à 11 heures.

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 18:36

Elections DP : titulaires / suppléants

Nb de votants : 120 /119

Bulletins blancs ou nulles : 16 /12

Suffrages valab exprimés : 104 / 107

CGT : 40 /52 = 3 titulaires & 3 suppléants

CFDT : 32/ 26 = 2 titulaires & 1 suppléant

FO : 4 /0 = 0

Indép : 28 / 29 = 1 titulaire & 1 suppléant + 1 cadre tit & 1 cadre sup

Elections CE : titulaires / suppléants

Nb de votants : 179/182

Bulletins blancs ou nulles : 19 / 25

Suffrages valab exprimés : 104 / 107

CGT : 63 /52 = 2 titulaires & 2 suppléants

CFDT : 30 /31 = 1 titulaire & 1 suppléant

FO : 6 /0 = 0

Indép : 61 /74 = 2 titulaires & 2 suppléants + 1 cadre tit & 1 cadre sup

Résultat du 1er tour : CGT = 54% du suffrage exprimé, CFDT = 38% & FO = 8%

+ 4 adhésions en 2013.

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3 décembre 2013 2 03 /12 /décembre /2013 11:42

Industrie chimique, sociétés de biotechnologies et géants du trading contrôlent la chaîne alimentaire mondiale

Des champs aux hypermarchés, en passant par l’élevage, quelques géants de l’agrobusiness se partagent le marché alimentaire mondial. Les semences sont la propriété de quelques grands groupes de l’industrie chimique. Une poignée d’entreprises de biotechnologies conçoivent la grande majorité des volailles et poissons d’élevage. D’autres, parfois les mêmes, maîtrisent le commerce international de céréales… Une concentration sans précédent. En cas de faillite, les filières alimentaires risquent-elles de s’effondrer comme les marchés financiers ?

Certes, vous êtes libres d’acheter le produit que vous souhaitez, généralement dans un supermarché. Mais savez-vous vraiment qui élabore vos menus ? Que le poulet en train de rôtir a toutes les chances d’avoir été conçu par le groupe franco-néerlandais Hendrix Genetics ou la firme allemande EW Gruppe ? Que le pain qui servira à accompagner le fromage a été pétri avec de la farine appartenant très probablement à l’une des dix firmes qui contrôlent le marché des céréales ? Et que le blé a été négocié par le groupe français Louis Dreyfus ou l’états-unien Cargill ?

Commençons par les semences, source de toute agriculture, qu’elle soit destinée à l’alimentation humaine ou animale. 75 % du marché mondial de semences est contrôlé par seulement… dix multinationales ! Leurs noms ? Monsanto (États-Unis, 26 % du marché mondial), DuPont (États-Unis, 18 %), Syngenta (Suisse, 9 %), Limagrain (France, 5 %), suivis d’une poignée d’autres firmes allemandes, états-uniennes ou japonaises. Paradoxe de l’actuel modèle agricole : ce sont de grosses firmes de l’industrie chimique qui possèdent, de fait, une grande partie des semences échangées sur la planète ! Tels Monsanto, Syngenta, BASF, Bayer, DuPont et Dow Chemical. Ces six entreprises se partagent aussi les trois quarts du marché mondial de pesticides, estimé à 44 milliards de dollars en 2011. Car il faut bien accompagner la vente des semences de blé, de maïs, de riz ou de soja par des herbicides, insecticides et autres fongicides adaptés.

Les semences aux mains de l’industrie chimique

Cet oligopole de six entreprises agrochimiques possèdent également 75 % des budgets privés de recherche sur les croisements végétaux et… 100 % du marché des semences transgéniques, les OGM. « Avec leur entrée dans l’industrie des semences, les géants de la chimie ont commencé à produire des graines qui dépendent des produits chimiques », rappelle l’organisation indépendante britannique Econexus, qui regroupe des scientifiques et des citoyens [1]. D’un côté les semences, synonymes dans les esprits de biodiversité, de terroirs et de multiples variétés. De l’autre, une concentration sans précédent aux mains d’une poignée de firmes ! Car ces semences ne sont pas libres. Bien au contraire.

Top 10 des multinationales semencières

En Europe, cinq de ces firmes – Monsanto, DuPont, Syngenta, BASF et Bayer – détiennent la moitié des brevets sur les plantes, rapporte Econexus. Et désormais, la production et la vente des semences sont interdites sans l’accord de leur propriétaire (lire nos précédents articles). Ce qui entraîne une perte énorme de biodiversité cultivée. Et pas seulement en Europe. 3 000 variétés de riz étaient cultivées aux Philippines dans les années 1960. Il n’en reste plus que deux, sur 98 % de la superficie totale plantée ! Même la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation) s’en est inquiété : les trois-quarts de la biodiversité cultivée auraient disparu au cours du 20e siècle, alertait-elle [2].

Quatre « traders » détiennent les clés du placard à provisions planétaire

Voilà pour les semences, dont une partie sert à nourrir les animaux d’élevage. Car produire un kilogramme de viande nécessite trois kg de céréales et de soja. Dans l’alimentation animale, la concentration semble un peu moins marquée. Les dix plus gros fabricants de denrées pour bestiaux – dont le thaïlandais Charoen Pokphand suivi de l’états-unien Cargill – contrôlent 16 % du marché mondial. Mais tout dépend du type d’élevage. 90 % de la nourriture donnée au saumon (99 % du saumon consommé provient de l’élevage) est par exemple produite par seulement trois sociétés [3]

Il faut bien que céréales et soja voyagent sur les océans, que le blé européen alimente l’Amérique ou que le riz asiatique atteigne l’Afrique. Et là, une petite oligopole de quatre compagnies de « trading » se partagent 75 % du négoce mondial de céréales : les états-uniens Cargill, ADM (Archer Daniels Midland) et Bunge ainsi que le groupe français Louis Dreyfus, spécialisé dans le riz, le coton, le blé, le maïs, le sucre et le jus d’orange. En 2004, ces quatre sociétés ont ainsi acheté 80 % de la récolte mondiale de soja, les trois quarts de la récolte de maïs, 62 % du blé... Elles détiennent de fait les clés du placard à provisions planétaire.

Une poignée de géants influence la génétique animale

Une fois les animaux bien engraissés, il faut bien qu’ils se reproduisent, avant d’être emmenés à l’abattoir. Une autre industrie a vu le jour, celle de « la génétique de l’élevage ». Après avoir développé un maïs hybride qui oblige l’agriculteur à racheter chaque année sa semence, la société américaine Pioneer s’est ainsi lancée dans le « poulet hybride » dès 1942. Des lignées de poulets sont développées, et les plus performantes sont croisées. Objectif : produire des poules pondeuses qui donnent beaucoup d’œufs ou des poulets à rôtir qui grossissent rapidement... L’éleveur devient dépendant de ces productives lignées de volailles. Pour chaque nouvelle génération de poulets ou de dindes, il doit s’approvisionner chez le sélectionneur.

Il ne reste aujourd’hui que quatre sélectionneurs dans le secteur du poulet, alors qu’ils étaient onze il y a vingt ans. Le groupe allemand Eric Wesjohann (EW Gruppe) est le leader mondial de la génétique dans le domaine des pondeuses, des poulets et des dindes avec le franco-néerlandais Hendrix Genetics (dont Sofipotréol, le groupe dirigé par Xavier Beulin, président de la FNSEA, est actionnaire). Un autre groupe français, Grimaud, s’est engouffré dans le secteur et est aujourd’hui le deuxième sélectionneur de poulets et le premier en canard. Après vingt ans de rachat des plus petites firmes par les moyennes puis des moyennes par les plus grosses, en matière de génétique animale, la concentration est sans précédent : deux entreprises dans le secteur des poules pondeuses, quatre dans les poulets et trois dans les dindes ont la mainmise sur l’offre mondiale de volailles hybrides.

Qui contrôle les usines agroalimentaires ?

Autre problème : avec la concentration des entreprises de sélection, la variété des lignes d’élevage s’est considérablement réduite. Les animaux sont de plus en plus semblables génétiquement. Chez les bovins, il n’existe pas encore de lignées hybrides mais l’insémination artificielle, introduite dans les années 40, est très utilisée. Selon l’organisation non gouvernementale ETC Group, un seul taureau d’élevage peut ainsi avoir jusqu’à un million de descendants ! La génétique animale a également attiré Monsanto qui possède une licence sur le génome porcin et a déposé de nombreuses demandes de brevets sur une méthode de sélection porcine assistée par marqueurs. En 2009, sa tentative de breveter des gènes d’une race allemande de porcs, lui permettant de toucher des royalties lors de toute utilisation de cette espèce dans des croisements, avait provoqué un tollé.

A l’autre bout de la filière, la transformation des viandes et céréales en produits de consommation. Ils seront ensuite distribués en grande surface. Le contrôle des usines agroalimentaires est un peu plus diversifié. Dix entreprises se partagent 30 % du marché mondial. On retrouve le suisse Nestlé, les états-unien PepsiCo ou Kraft, le néerlandais Unilever et… Cargill, déjà présent dans l’alimentation animale et le négoce de céréales. Enfin, dans la grande distribution, Walmart et Carrefour se disputent le leadership mondial. Mais les dix premières enseignes de supermarchés ne détiennent « que » 10 % du marché mondial, estimé cependant à 7 180 milliards de dollars, presque trois fois le PIB de la France.

Les petits paysans, plus efficaces que l’agrobusiness

Des semences aux hypermarchés, quelques géants de la bouffe imposent, de fait, leur loi sur l’alimentation mondiale. Avec le risque, comme pour les concentrations des marchés financiers aux mains d’une trentaine de banque « systémiques », que le secteur agro-alimentaire s’écroule en cas de faillite ou de krach ? Ces multinationales, et leurs stratégies de privatisation du vivant (OGM, animaux hybrides, productivité basée sur la chimie…), sont-elles vraiment indispensables pour nourrir le monde ?« L’argument« trop gros pour faire faillite » repose sur un mythe puissant : l’idée que, si on n’intensifie pas la production de semences génétiquement modifiées, de pesticides ou d’engrais de synthèse, la population mondiale n’aura rien à manger », pointe Kathy Jo Wetter d’ETC Group. Mais ce n’est qu’un mythe : les quelque 3 milliards de producteurs et paysans locaux nourrissent la majorité des habitants de la planète, rappelle ETC Group .

Au contraire, la chaîne alimentaire industrielle, tout en utilisant environ 70 % des ressources agricoles mondiales, produit seulement 30 % de l’approvisionnement alimentaire mondial... Malgré leurs gigantismes, les leaders du marché sont donc loin d’être incontournables. D’autant que leur impact négatif est considérable : la filière alimentaire industrielle, est gourmande en énergie fossile et en eau. Et implique la déforestation de 13 millions d’hectares chaque année. Un modèle pas vraiment efficace. « Si nous voulons survivre aux changements climatiques, nous devons adopter des politiques qui permettront aux fermiers de diversifier les variétés végétales et animales qui se retrouvent sur nos menus », souligne Pat Mooney d’ETC Group. Un changement fondamental dans les mécanismes de régulation se révèle nécessaire... et urgent ! Selon la FAO, seules douze espèces végétales et quatorze espèces animales assurent désormais l’essentiel de l’alimentation de la planète.

www.bastamag.net

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